Simplicité

Elle tenait à son confort. Elle portait des souliers plats. Parce qu'elle aimait se mettre à courir comme ça dans la rue. Quand l'envie la prenait, elle courait. Et courir avec des talons, ben c'est coton. Ses vêtements : elle aurait bien voulu avoir l'air sophistiqué des fois, c'est vrai jean et jean, même si ça vous moule le derche, c'est  jean. Froufrous et falbalas, elle regardait et disait, c'est pas pour moi. Elle avait les cheveux courts, qu'on lave sous la douche et qu'on essuie d'un coup de serviette. De toute façon, elle ne savait pas se coiffer. Courts à la garçonne, c'est facile d'entretien et puis quand on court souvent, on se douche souvent aussi. Les sous-vêtements, n'en parlons pas, le soutif, orthopédique, parce qu'il faut les protéger de la loi de la pesanteur, dans les secousses et les rebonds, les seins sont mis à rude épreuve. Et la culotte, elle voulait une culotte où le cul s'arrondisse, une culotte qui lui tiennent les miches au chaud, en coton, pour la sueur, c'est vrai, on transpire aussi de là. Elle avait essayé la couleur, mais non, dans les lessives, fallait trier, alors elle était revenue au blanc. Tee-shirts et culottes, dans le même panier, c'était la simplicité. Voilà ce qu'elle était une grande fille toute simple.