Paris, ma bonne ville

Je suis partie de bon matin, pas trop tôt, quand même, pour la gare. Sur le chemin, un marronnier m'a fait de l'œil.

Le train était à l'heure. J'avais un bon bouquin pour le voyage : " Peine perdue" d'Olivier Adam.
J'allais à Paris, sur l'invitation de Poulette.

- Tu ne veux pas venir lundi te balader avec moi dans Paris ?

J'ai longuement réfléchi, était-ce vraiment raisonnable ? En avais-je les moyens ? En vrai, j'ai accepté aussitôt et nous avons convenu d'un rendez-vous. Midi à M° Saint Paul.
Nous avons vite trouvé où manger.

Je connais l'endroit depuis près de 30 ans. Et c'était cette fois encore bien sympa. je viens de lire des critiques très sévères sur le service. Ça devait être un bon jour, nous n'avons pas fait la queue, on nous a servi gentiment et c'était bon. L'effet Poulette, peut-être.

Et puis nous nous sommes baladées, comme prévu.

Nous sommes entrées dans les cours, de jolies boutiques. J'ai dépensé un peu de sous. On a posé sous un bananier.

On a papoté, beaucoup, longtemps. On a souri, on était bien. Et j'ai dit à Poulette que j'étais heureuse.

" J'habite en France. Quand j'ai faim, j'ouvre le frigo, quand j'ai froid, je monte le chauffage. Je vis avec un homme qui  m'aime, me respecte, ne me maltraite pas. J'ai des enfants qui vont bien, n'ont pas d'addiction. Je fais un métier utile, valorisant. Que demander de plus ?"

Je suis arrivée à l'heure à Saint Lazare pour le train du retour. Mais le train, lui, était terriblement en retard. Problème d'aiguillage.
Pas grave, j'ai voyagé assise avec des habitués de la ligne qui m'ont adoptée, m'ont proposé des bonbons, ont plaisanté. Je suis arrivée à la maison avec plus d'une heure de retard sur le programme mais ravie.